Attendre soi

Fichier: Attente à la fenêtre.jpgVladimir. — Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Estragon. — On attend.
Vladimir. — Oui, mais en attendant.
Beckett.

L’intérêt que Valéry a porté à la notion d’attente n’est plus à souligner[1]. Le plus souvent couplée de façon antinomique avec celle de surprise, elle est aussi mise en rapport avec la mémoire, l’attention, le temps, etc. Je voudrais ici, d’une façon plus circonscrite, m’interroger sur deux expressions que Valéry a rapprochées : en CVIII, 289, il écrit : “ S’attendre à…expression remarquable – attendre soi ” et, au tome VII, du dossier des feuilles volantes rédigées autour de 1908 (NAF 19471 fm.190) : “ S’attendre à…Expression notable : attendre soi. Tendre vers soi. Je me dispose comme si le moi qui va venir était venu ”. Le rapprochement a de quoi surprendre, tant ces deux expressions nous semblent appartenir à des territoires totalement différents : donnée psychologique dans le premier cas, expérience métaphysique dans le second, dont l’importance est soulignée par les adjectifs remarquable, notable, ainsi que par la distorsion grammaticale qui rejette la forme pronominale (s’attendre à soi) pour mieux pointer ce qui est visé.

À un premier niveau, l’expression s’attendre à… s’inscrit dans l’ensemble assez considérable des réflexions valéryennes sur l’attente : il s’agit d’une part, d’expliciter une attitude mentale, et d’autre part, – mais c’est plus masqué – d’une incitation éthique faite à soi-même : s’attendre à… c’est prévoir, devancer la réponse possible, anticiper par la pensée, de façon à éviter toute perturbation qui la bloquerait comme le fait la surprise. On est aux aguets dans un présent qui lance ses antennes vers le futur, un futur imaginé. Ici rien de passif, contrairement à la perception banale de l’attente comme temps vide, temps perdu, épreuve d’une durée qui ne passe pas, qui est en souffrance. Ce sont les deux aspects de l’attente comme temps fléché et temps vide que mettent en évidence les répliques de Beckett ici en épigraphe. L’attente valéryenne est tension, impatience, nervosité. Toutes les ressources intellectuelles sont mobilisées pour capter les différentes combinaisons. On pourrait comparer cela à ce qu’Aristote dit, dans l’Éthique à Nicomaque de la prudence : le prudent n’est pas celui qui se réserve frileusement, mais celui qui prévoit toutes les éventualités. Attendre, c’est toujours s’attendre à…. Tout se passe comme si Valéry réduisait le verbe à sa seule forme pronominale, ce qui est significatif de la réappropriation de l’attente comme d’un mécanisme dont je dispose. L’attente est entière activité du sujet : besoin valéryen de ne rien laisser à l’imprévu, afin d’avoir maîtrise sur… D’où la perception de l’attente et de la perception d’un accroissement de la force psychique. Valéry semble gommer l’aspect imprévisible, indéterminé de l’attente, la contingence du futur, pour en faire l’attitude d’éveil par excellence qui donne à l’esprit prise sur ce qui va arriver, en permettant au corps et à l’émotion de s’amortir pour ne pas être terrassé. “ […] s’attendre à (cet événement) diminue l’attente inconnue et l’effet explosif ” (C, VIII, 409) : attitude de défense contre la dépossession de soi. Le “ s’attendre à ” n’a de prix et d’intérêt qu’à juguler la surprise que Valéry, sauf à de très rares occurrences, n’aime pas qu’on lui fasse. S’attendre à… c’est un peu toujours pour Valéry s’attendre au pire[2]. Aussi l’attente n’est-elle, à aucun moment, savourée comme ce suspens qui se délecte du “ pas tout de suite ”, temps plein où tous les possibles sont là, où l’imaginaire n’a pas encore été récusé par un réel qui en sera la sanction.

À un deuxième niveau, moins immédiat, où le passé est davantage pris en compte, le “ s’attendre à… ” renvoie à l’idée que quelque chose veille en nous qui serait de l’ordre de l’implexe, concept central chez Valéry qui désigne “ ce qui est impliqué dans la notion d’homme ou de moi et qui n’est pas actuel ” (C, XXIII, 398).  C’est ainsi que l’on peut comprendre la note suivante : “ L’attente est la forme semi-intérieure […]. C’est un phénomène général qui donne la notion de puissance, et se reconnaît dans la “ parole intérieure ”, dans le “ être prêt à ”, dans la “ durée ”, etc. ” (NAF 19467, f.dact.108, fm.41). Tout se passe comme si on mimait ce qui va se produire. La mobilisation ici n’est pas seulement mentale, à l’instar du stratège qui dessine les plans de la bataille future, mais elle fait appel à toutes les ressources du moi : mémoire, gestuelle du corps, répétition, etc. “ L’attente modifie –  et semble pourvue de palpes qui plongent sous le temps – dans le futur ou le possible – modifiant la sensibilité ” (C, XVIII, 76). Bergson dirait que c’est le moment où notre moi profond, c’est-à-dire ce qui constitue notre vie intérieure dans sa singularité irréductible, affleure à la surface.

C’est à un troisième niveau que se situerait le “ attendre soi ” : idée que le soi n’est que quelque chose qui serait en vue, qu’un temps est nécessaire pour le faire advenir, que toutes ses virtualités, ses potentialités ne seront réalisées que par cette tension vers…, sorte d’active réceptivité. Tout se passe comme si le moi n’était qu’aboutissement toujours différé, mais déjà là, de façon latente, en sorte qu’il ne s’agirait que de le laisser se déployer. Le futur comme rétroaction. “ Je m’attends ” : comment comprendre cette étrange expression ?

– non pas comme une rencontre déceptive, faite de répétitions stériles, comme lorsqu’on s’attend à…, donc que l’on sait à l’avance ce qui va se passer, la connaissance de soi ne délivrant que ses déterminismes : le timide attend son bredouillement, son embarras, son mutisme

– non pas comme une ouverture vers un aspect, une modalité, non advenus mais que je souhaiterais, à l’instar de la formation narcissique qu’est le Moi idéal.

Si l’expression “ soi ” est si remarquable, si notable, c’est que – ce serait mon hypothèse – derrière le “ je m’attends à …  ” il y a toujours un “ je m’attends ” : en d’autres termes s’attendre à quelque chose c’est le meilleur moyen de s’attendre soi-même. Valéry écrit dans les Cahiers : “ […] n’aurais-je pu me rencontrer moi-même ? Et cela n’est-il pas arrivé, n’arrive-t-il pas ? ” (CIX, 71).

Si la notion d’attente est dite par Valéry phénomène central, c’est, sans doute, nous l’avons dit, parce qu’elle est une sorte de garde-fou. On pourrait multiplier à l’envi les citations-confessions valéryennes : “ Nul plus que moi n’a reculé devant toute chose ” (CIX, 82). “ […] je suis […] craintif, […] peu sûr de moi – […] défiant, […] enchaîné à tant de préparations et de précautions. Je ne sais jamais si […] je ne vais pas perdre tous mes moyens et en fait cela arrive ” (CIX, 119). Last but non least : “ […] volonté de défense contre Moi trop sensible. Peur de Moi. On n’a peur que de Soi ” (C, XXIV, 595).

Derrière ou à cause de cette idiosyncrasie se profile une réflexion métaphysique sur l’attente de soi. Qu’est-ce à dire ? Rencontre non pas du même avec le même, mais du même avec cet autre que l’on n’est pas encore, mais qui adviendra si on l’attend. C’est pourquoi la surprise qui rompt, diffère cette attente, est négative, car elle introduit, dans cette maturation, dans ce mûrissement, une coupure.

Mais à quoi peut bien renvoyer cette idée que l’on s’attend soi-même ? Esquissons différentes réponses qui ne seraient que partiellement celle de Valéry :

– on pourrait penser, à la manière hégélienne, que la fin est aussi au commencement, que le tout est seulement l’essence s’accomplissant selon son développement. C’est en ce sens que s’interpréterait cette phrase valéryenne : “ le plaisir est de tirer de soi ce qui n’y était pas. Une fois né, cela y était ! ” (C, XXII, 855).  Il y a donc un lieu inassignable où se récuse à la fois la projection dynamique d’un moi qui tenterait de s’ajouter à lui-même par capitalisation d’un avoir, ô combien vain, et l’attente passive d’un moi autre que l’on découvrirait alors qu’on l’a toujours connu sans le savoir vraiment. Je ne sais pas exactement qui Moi (qui je suis) : c’est pourquoi je dois m’attendre. J’écrivais jadis dans un article consacré aux rapports de Valéry et de la philosophie[3] que certains individus se sentent habités par un rêve dont eux seuls ignorent, car tout le monde le voit, qu’ils sont la vivante réalisation. Du pays lointain auquel ils souhaitent aborder un jour, ils sont déjà revenus, mais le désir d’y parvenir n’a pas été apaisé pour autant. J’aurais tendance à penser que c’est le cas de Valéry vis-à-vis de la philosophie, telle qu’il la pense, bien sûr.  C’est pourquoi il pouvait à la fois déclarer à Jean de Latour qu’il ne se trouvait aucun droit au beau titre de philosophe (cf. Œ, II,1500) et avouer à E. Rideau : “ […] si l’on voulait bien considérer l’ensemble de mes notes dans mes cahiers du matin comme valables à l’égard des tiers, l’analyse de cet amas pourrait, malgré que j’en aie, manifester, peut-être, une manière ou une apparence de “ philosophie ” ” (LQ, 245)

– une autre déclinaison de cette attente de soi serait le “ Deviens ce que tu es ” de Nietzsche, ce Nietzsche dont Valéry s’est senti proche à bien des égards[4]. Une telle injonction permet de concilier celle d’un pouvoir – le “ que peut un homme ? ” de Monsieur Teste – enraciné dans une nature prédéterminée, mais que ne limiterait en rien l’effort de soi sur soi, celui de Gladiator.

– Cette attente de soi pourrait encore se moduler autour de la phrase pascalienne : “ tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé ” (Pensées, 553) ce Pascal que, pour le coup, Valéry n’aimait pas beaucoup. L’attente a le futur comme origine : toute recherche est dirigée par une vis a tergo. Agir comme si le moi qui va venir était déjà venu. N’est-ce pas – toutes choses égales par ailleurs ! – ce que Gide, dans une perspective panthéiste, prêchait à Nathanaël : “ Attendre Dieu, Nathanaël, c’est ne pas comprendre que tu le possèdes déjà. Ne distingue pas Dieu du bonheur et place tout ton bonheur dans l’instant ”[5] : célébration toute païenne de l’être-là, sacralisation de la vibration cosmique.

Attente de soi, attente weilienne de Dieu, attente beckettienne de Godot, c’est cette disposition orientée, cette réceptivité active à ce qui va venir ou ne pas venir.

Ainsi on peut  être conduit à penser qu’il y a chez Valéry :

– d’une part, l’idée que l’on ne fait que développer ses potentialités, qu’on est tout entier puissance qu’il s’agit d’actualiser. Mais ces virtualités qui expriment la souplesse et le dynamisme du psychisme et la mouvance d’un être en devenir, jamais figé, ne manquent pas de poser problème. Comment appréhender cette attente, absence d’une présence et présence d’une absence ? “ Ce gros problème noir, des “ choses ” qui ne nous semblent être que quand elles sont présentes ; desquelles cet attribut synthétique être présentes semble précéder le sujet, l’existence, ces choses mentales, nous sommes obligés d’autre part de considérer qu’elles attendent en nous ! qu’elles sortent et rentrent, qu’elles peuvent subsister latentes pendant des années d’oubli. Des choses qui sont tout présences peuvent supporter des interruptions, être et n’être pas, reparaître identiques ! On a beau réduire à je ne sais quel minimum ce qui se conserve, reporter sur le présent le plus possible de souvenir, l’énigme n’en est pas diminuée.

On aurait beau comparer l’idée à un être qui revivrait, dont chaque reviviscence serait en même temps la production d’un nouveau germe, et ce germe caché attendrait l’occasion de croître. Cette étrange comparaison ne rendrait rien plus aisé ” (C, V, 280). Étrange comparaison anatomo-génétique qui oscille entre le préformisme et l’épigenèse.

– d’autre part, l’attente est attente de ce que l’on ignore encore et qu’on découvrira comme cela même que l’on cherchait. Ainsi “ les esprits inventifs “ produisent [des réponses] non attendues d’eux-mêmes ” (Cf. XV, 430) Sans doute est-ce un cas singulier où la surprise, celle de la trouvaille, a un effet positif.

L’attente, on le voit, est riche infiniment de possibles – étrange remarque de la part de quelqu’un comme Valéry que l’on sait “ rapide ou rien ” (C, V,8) impatient – mais nous ne savons pas attendre suffisamment, nous sommes, comme le plongeur, obligés de remonter respirer à la surface, celle des apparences, alors que la richesse est au fond : “ Que penserions-nous de toutes choses si nous pouvions les considérer plus longuement ? –— A la limite nous arriverions toujours à…nous-mêmes ? Quoi, nous-mêmes ? — C’est-à-dire à je ne sais quel fond indescriptible, incomparable, aussi étranger à…nous-mêmes que nous le trouverions, et que les choses microscopiques. Ce qu’il y a de plus nous est le plus étranger. Nous ne sommes familiers qu’avec l’apparence ” (C, VIII, 236). Et derrière ces apparences quelque chose qui nous est commun : “ Ce qu’il y a de plus profond et de plus nécessaire est identique chez tous ” (CVIII, 93). Il nous faut penser que ce fond commun à l’humaine nature échappe à la conceptualisation, constitué de notre résonance à ce qui nous affecte, nous rend démunis, épreuve de la précarité d’une existence fragile, vulnérabilité fondamentale.

Mais ce “ nous ” qui nous constitue n’est pas le moi que nous attendons …

J’ai toujours été fasciné par la phrase où Borgès, parlant de lui-même, dit : “ Je serai celui que J’attends ”. Valéry ne dit pas autre chose, lorsque faisant parler Socrate dans Eupalinos, il écrit – et cette réflexion dépasse de loin l’attente comme prévision mentale : “ Rien ne peut nous séduire, rien nous attirer ; rien ne fait se dresser notre oreille, se fixer notre regard ; rien par nous n’est choisi dans la multitude des choses, et ne rend inégale notre âme, qui ne soit en quelque manière, ou préexistant dans notre être, ou attendu secrètement par notre nature. Tout ce que nous devenons, même passagèrement, était préparé. ” ( Œ, II, 114) Ou encore : “ L’inconnu lui-même, la sensation de l’énigme – […] fait partie de ce que nous savons par cœur ” (CVIII, 92). Il faut donner ici à ce mot cœur le sens que Valéry lui donnait à l’ultime fin des Cahiers désignant cette affectivité résonante, aussi indéfinissable que l’âme. Pour énigmatique que soit ce message et parce qu’il est énigmatique, il n’a cessé de hanter la conscience humaine, comme en témoigne le célèbre Mantic Uttaïr de Farid-al-Din Attar, où les oiseaux partis à la recherche du mystérieux oiseau-roi, Sîmorg, s’aperçoivent, au terme d’un long voyage durant lequel sont traversées les vallées de l’amour, de la connaissance, de l’union, de l’anéantissement, etc., que Sîmorg n’est rien d’autre que leur propre essence enfouie au plus profond d’eux-mêmes[6]. Valéry connaissait-il ce texte, traduit en français par Gassin de Tassy dès 1863 ou a-t-il eu une intuition semblable à celle du poète mystique persan, lorsqu’il projette en 1891 un conte fantastique dans lequel “ un homme qui recherche au monde un ami parfait  et qui se lie successivement avec divers. Enfin il parvient à se joindre un jour, et fait sa propre connaissance. Alors… ” (Corr. VG, 138)

Cette âme indéfinissable,  dont Valéry parle à propos de la poésie, –  “ Melle Âme ” – dira-t-il (C,VI, 170) – me permettra d’introduire  seulement, car il y faudrait de bien plus amples développements, le rapport de la poésie et de l’attente. Deux citations : “ La création poétique’ –  c’est la création de ” (C, XII, 660) ; et encore : la poésie “ c’est un état d’attente ; résonnance, chantant. État dans lequel les choses touchent directement les trésors de l’énergie vitale et l’énergie éveille les choses ” (C, IX, 802). On ne peut s’empêcher de songer ici à ce texte trop souvent cité où Valéry nous confie qu’une voix de contralto entendue dans le lointain passé a “ imprimé en [lui] la tension, l’attitude suprême qu’il demandait […] J’ai tendu toute ma vie, dira-t-il, à faire, rechercher, penser ce qui eut pu directement restituer en moi […] l’état correspondant à ce chant de hasard ” (C, IV, 587).  Attendre soi c’est cela : réentendre ce chant qui m’a constitué. Parce qu’il a été lui-même à l’écoute, le créateur sait ce qu’il en est de l’art poétique : “ art de faire attendre, de laisser l’autre se mettre au point ” (NAF, 19471 fm 183). Il s’agit de calculer les effets qui doivent être tels qu’ils induisent d’une part, une réponse immédiate, liée par exemple à la mélodie, au rythme, d’autre part une réponse différée pour compenser l’effet immédiat : excitations secondaires qui viennent compenser les premières. Balancement pendulaire du son et du sens.

Doit donc être pris en compte ce double mouvement – effet premier et effet retardé – oscillation qui précède la mise au point. Ce jeu nous semble proche de l’explication que donne Kant du plaisir esthétique, libre jeu entre une imagination (liée à la sensibilité), donc au musical (rythme, mélodie) et un entendement impuissant à conceptualiser, c’est-à-dire à enfermer dans un sens univoque, d’où l’ambiguïté inhérente au poétique.

Disons, pour résumer, que, dans sa réflexion-méditation sur l’attente de soi, Valéry opère un va-et-vient constant entre une approche psychologique de l’attente qui l’appréhende comme préparation à…, prévision, exercice du possible afin de me préserver de tout choc du futur et une conception ontologique, exprimée dans les Dialogues (Eupalinos, Dialogue de l’arbre, etc.), où vibre cette voix qui n’en finit pas de retentir en nous, car c’est le moi, le nôtre, que nous avons attendu.

Régine Pietra
Professeur honoraire de philosophie
Université Pierre Mendès France Grenoble

Regine.pietra@wanadoo.fr

 

Cet article a été publié dans le Bulletin des Études Valéryennes, n°98/99, « Le laboratoire génétique : « feuilles volantes » & Cahiers », 2005, p.133-142

 

  1. Voir notamment R. Pickering, Paul Valéry. La page. L’écriture, Publications de la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand, 1996, pp. 340-380 ; F. Haffner, “ Des grands registres aux feuilles volantes et aux petits cahiers (autour de 1908-1910) ”, Paul Valéry 9, Autour des Cahiers, Paris-Caen, Lettres modernes minard, 1999.
  2. Ces réflexions menées entre 1910 et 1915 s’inscrivent dans le prolongement intellectuel d’une expérience vécue, celle du choc affectif vécu en 1892. Elles n’empêcheront pas cependant la foudre de tomber sur lui en 1920 (Voir C, VIII, 762).
  3. Voir R.Pietra, “ La sensibilité intellectuelle ”, Micromégas, 27-28, Roma, Bulzoni, mai-décembre, 1983, pp. 153-163.
  4. Voir Paul Valéry, “ Lettres et Notes sur Nietzsche ”, dans Valéry, Pour Quoi, Paris, Les Impressions nouvelles, 1987, pp. 27-52 ; BEV N 93, mars 2003, pp.41-90.
  5. Gide, Les Nourritures terrestres, Livre premier, III.
  6. “ Lorsqu’ils [les oiseaux] regardaient du côté de Sîmorg, ils voyaient que c’était bien l’être qui régnait en ces lieux ; et s’ils portaient leurs regards vers eux-mêmes, ils voyaient qu’ils étaient eux-mêmes cet être. Enfin, s’ils regardaient à la fois des deux côtés, ils s’assuraient qu’eux et Sîmorg ne formait qu’un seul être ”. Le langage des oiseaux (Mantic Uttaïr), Paris, Papyrus, 1982, p. 68 et 34

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